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RENCONTRE
CINÉMA 13-17
octobre 2004 |
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CCPPO - 48 RUE ANNE FRANCK 25000 BESANCON -Tél. 03.81.80.46.93 Pour ces rencontres 2004, une surprise et une entorse à notre thème habituel plutôt centré sur les luttes. Nous accueillerons Dominique Cabrera, une fidèle de notre manifestation, avec son dernier film " Folle embellie ", un sujet sur les malades mentaux, un monde à part encore plus ignoré que celui du travail. Ses débuts de documentariste, elle les fit en grande partie avec nos amis de SLON-ISKRA (groupement de professionnels qui notamment apportèrent leur soutien technique et financier aux cinéastes-ouvriers des groupes Medvedkine franc-comtois). Elle conserve de cette période cette sensibilité si particulière empreinte de compréhension des " petites gens ", d'analyse des contextes sociaux et humains, mais aussi cette façon singulière de filmer et de monter ses images. Pour suivre son parcours, le cinéma Kursaal propose plusieurs projections de ses films, et elle sera notre invitée. Autres temps forts de nos rencontres, découverte du travail de jeunes cinéastes qui abordent le désarroi de la jeunesse, la désorganisation du monde de travail, la désindustrialisation. Ils sont nombreux ces derniers mois à avoir disséqué notre société, souvent avec un humour et dérision, afin de mieux comprendre cette dérive vers la pauvreté, l'instabilité, les difficultés sociales.... Nous proposons une série de documentaires pertinents et complémentaires souvent inédits, ou qui, au mieux, ne connaîtront qu'un seul passage à la télévision aux heures de faible écoute. Fermeture des usines, société de consommation, matraquage publicitaire ou politique... cinq regards différents que samedi soir, nous rapprocherons lors de la soirée sur Sochaux où deux films se confronteront sur la vie autour de Peugeot : la période post-1968 et celle des jeunes ouvriers d'aujourd'hui. Le débat avec les réalisateurs, acteurs et sociologues présents, devrait être très riche. Enfin, dimanche après midi sera consacré à une réflexion sur un thème majeur pour l'humanité : la paix. Le constat sur ce combat malheureusement perpétuel, reste aussi désastreux. Pourtant les idées progressent et notre sélection de films a voulu aborder ce thème sous plusieurs angles. Finalement les rêves de Cindy ne sont pas très éloignés de ceux de l'écolière qui découvre l'horreur d'Hiroshima ou encore des interrogations de ce casque bleu, ou de ce général, qui osent parler et se poser les vraies questions. Souffrance,
colère, révolte, résignation, le captage
du quotidien sous toutes ces formes que nous livre le ' cinéma
social " traite du conflit collectif comme du traumatisme
individuel. Ce monde n'est pas humain, ces images pointent,
dénoncent, font prendre conscience, offrent des pistes
aux spectateurs tentant parfois d'en faire les futurs acteurs
de ses luttes filmées, utopie certainement mais en tout
cas elles réveillent et c'est déjà quelque
chose. Nous travaillons pour un cinéma différent, un cinéma qui écoute la vie, les pensées, les rêves, et les espoirs des hommes...., un cinéma qui parle. Le cinéma est un outil culturel, ce n'est pas un produit de rentabilité courante. Hommage
du cinéma Kursaal à notre invitée Dominique
Cabrera
CINDY
REVE D'ARGENT Les aventures de cette jeune caissière de supermarché est un véritable roman-feuilleton avec ses tranches de vie publicitaire, ses analyses sociocritiques que personne n'écoute, sa dérision, seule façon de ne pas finir au fond de la Marne, comme le travailleur licencié qui traumatise l'héroïne. Que faire avec cent cinquante mille francs lorsque l'on veut vivre des rêves " de millionnaire ". Documentaire ou fiction, cette jeune femme qui vit si laborieusement et difficilement ses vingt ans nous permet de mesurer le fossé qui sépare nos motivations dites " d'éducation populaire " et les préoccupations de notre public potentiel. Ce film exceptionnel au niveau du montage est la preuve que le documentaire peut aussi être un divertissement. "Quand
je vois alentour des jeunes, qui perdent les antiques valeurs
populaires et assimilent les nouveaux modèles imposés
par le capitalisme, risquer ainsi une forme de déshumanisation,
une forme d'aphasie atroce, une brutale absence de capacité
critique, une passivité générale, je me
rappelle que c'étaient là les caractéristiques
des SS."
FOLLE
EMBELLIE Programmer
le dernier film de Dominique Cabrera dans notre cadre n'est
pas une complaisance. Dominique participe ici au combat pour
la reconnaissance et l'intégration des personnes en difficulté
mentale ou sociale, pour l'ouverture ou la suppression des maisons
de fous.... Cette émouvante échappée de
malades d'un hôpital psychiatrique pendant la dernière
guerre est tirée de faits réels, reconstitués
par des comédiens professionnels (Miou-Miou, Jean-Pierre
Léaud, Marilyne Canto .....). C'est un film d'auteur
car chaque plan, chaque séquence sont construits avec
la volonté de montrer les atrocités de la guerre
et ses conséquences, le regard des autres sur ces "
malades " qui vivent dans un monde peut-être plus
rationnel que le nôtre, sur leur humanité. La sensibilité
de la réalisatrice est le moteur de ce film qui a su
réunir tant de complicité et de conviction. La projection sera précédée d'un court-métrage et suivie d'une rencontre avec Dominique Cabrera. Samedi 16 octobre, 14 heures UN MONDE
MODERNE Les chantiers
navals de Saint Nazaire, pour produire au moindre coût,
sous-traitent le travail à diverses sociétés
qui emploient souvent une majorité d'intérimaires.
Une main d'œuvre étrangère sous-payée
voire pas payée du tout pour le travail effectué,
est importée par le biais de ces sociétés.
Là aussi, le patronat joue sur la division, l'individualisme,
favorisés par la multiplicité des statuts. Samedi 16 octobre, 16 heures TERRE
D'EXIL Ils sont
venus marqués comme du bétail, il y a bien longtemps
de leur Maroc natal entassés dans les cales d'un cargo,
et depuis empilent les briques à longueur de saisons.
Exceptionnel est ce regard sur ces travailleurs immigrés
qui exécutent un labeur que plus personne ne veut perpétuer,
la caméra est complice des ouvriers, s'invite à
l'heure du casse-croûte, dans toute la simplicité
de ce monde qu'elle décrit si bien. Une réussite,
il y a du Zola bien tourné dans ce film... que tout le
monde devrait voir pour mieux comprendre ces hommes et ces familles
trop souvent méprisés (malheureusement). Samedi 16 octobre 18 heures SUR LES
CENDRES DU VIEUX MONDE Hayange, la vallée de la Fensch en lorraine, sa statue de la vierge et l'enfant, le berceau de la sidérurgie française, à l'aube du troisième millénaire est dans un bien piteux état... Licencié, adhérent tardif au syndicat, l'ami d'enfance du réalisateur finit sur la liste du FN aux municipales, puis part travailler en Allemagne. Pour d'autres c'est le Luxembourg, encore un eldorado pour la finance. Le réalisateur est bouleversé par ces mutations subies par le terroir de ses souvenirs... son désarroi et son amertume forgent les clefs de la réussite de son documentaire sur la colère de toute une région. Samedi 16 octobre 21 heures Soirée très particulière intitulée " confrontation des époques à Sochaux ". Cette concentration ouvrière est un véritable laboratoire sociologique. Nous avons tenu, avec deux films complémentaires, confronter deux époques (souvent avec les mêmes acteurs). AVEC
LE SANG DES AUTRES Dernier film de la collection Medvedkine, il devait être la synthèse de tout le travail cinéma effectué sur Sochaux par Pol Cèbe et ses amis. L'expérience aidant, c'est effectivement le reportage le mieux fini réalisé par nos amis, sa séquence d'usine restera un grand document. OUVRIER
C'EST PAS LA CLASSE Ce film
retrace de manière exemplaire l'évolution de l'organisation
du travail aux usines Peugeot de Sochaux en une vingtaine d'années
et ses conséquences. Le débat qui suivra devrait être très riche en intervenants, et en interrogations. Il permettra de rassembler toutes les images et les idées développées depuis le début de la rencontre. Dimanche
17 octobre 15 H 30 CASQUE
BLEU Étonnante séquence que cet entretien entre ce jeune casque bleu, plutôt " intello " qui livre ses impressions, ses désillusions et ses interrogations au baroudeur de l'amitié entre les peuples. Un grand moment de reportage livré sans complaisance par le spécialiste du genre. Peut-on effectivement développer une force d'interposition entre les belligérants ? L'OISEAU
BONHEUR Débat
avec notamment Daniel Durand auteur du livre " IRAK, qui
a gagné ? " Dimanche 17 octobre, 17 heures UN COMBAT
SINGULIER Notre rencontre
a commencé avec une caissière de supérette,
elle se terminera avec l'engagement du général
de Bollardière, figure guerrière emblématique
qui cumula d'un conflit à l'autre, combats, exploits
et... médailles, mais qui se distingua sur le terrain
de la conscience et de la paix dès 1957 en refusant la
torture sur les combattants de Front de libération du
Peuple algérien, basculant ainsi dans un domaine qui
lui était inconnu, celui de la non-violence. À
sa disparition en 1986, son épouse Simone a repris le
flambeau et continue de consolider ces idées. La réalisation,
soignée et très documentée, nous fait revire
30 ans de guerre contre la guerre. Dimanche 17 octobre 21 heures FOLLE
EMBELLIE
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