KOSOVO

Kosovo: un policier de l'ONU meurt suite à des affrontements avec la population

[18-03-2008] Par Alexis Rosenzweig

PRISTINA (AFP) - Un policier ukrainien de la police de l'ONU au Kosovo est mort des suites de blessures reçues lors d'affrontements lundi avec des manifestants serbes à Kosovska Mitrovica, a annoncé mardi la police kosovare. "Un policier ukrainien est mort lundi soir des blessures reçues lors des manifestations violentes dans le nord de Kosovska Mitrovica", a indiqué le porte-parole de la police kosovare Veton Elsani. Plus de 150 personnes ont été blessées lundi dans la ville ethniquement divisée de Kosovska Mitrovica au nord du Kosovo, lors de violents affrontements entre les forces de l'ordre internationales et des manifestants serbes. Après ces violences, les plus graves depuis la proclamation de l'indépendance du Kosovo le 17 février dernier, la police de la Mission de l'ONU (Minuk) s'est retirée du nord de Mitrovica, ville divisée dont le nord est majoritairement serbe et le sud albanais. Carte du Kosovo ©AFP/Infographie La force de l'Otan (Kfor) est en revanche restée dans la partie nord de Mitrovica. 63 membres de la police de l'ONU et 80 Serbes ont été blessés lors d'une opération de la police menée pour déloger des Serbes qui occupaient depuis vendredi deux tribunaux de l'ONU à Mitrovica, réclamant d'être placés sous l'autorité de Belgrade. L'état-major des armées à Paris a indiqué que 20 soldats français de la Kfor avaient été blessés. Les violences à Mitrovica ont provoqué une vive inquiétude des Occidentaux et tendu à nouveau leurs relations avec la Russie qui soutient la farouche opposition de la Serbie à l'indépendance du Kosovo. La Commission européenne s'est déclarée "très inquiète" et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déploré les attaques en appellant au calme. Alors qu'elle était en visite à Moscou, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a demandé à Belgrade d'appeler les Serbes de Mitrovica à éviter tout "acte de provocation".Mais la Russie, a reproché à l'OTAN d'avoir fait usage d'une "force disproportionnée". La situation au Kosovo représente "un danger pour des relations internationales aux conséquences imprévisibles", a estimé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Depuis la proclamation de l'indépendance le 17 février, la tension est très forte dans le nord du Kosovo, où les Serbes, soutenus par Belgrade, ne reconnaissent pas les autorités kosovares. Quelque 40.000 Serbes vivent dans le nord du Kosovo sur les 120.000 restés sur place après le conflit.

Des Serbes s'en prennent à des soldats de la Kfor, le 17 mars 2008 à Mitrovica ©AFP - Dimitar Dilkoff

Source: AFP.

Kosovo: une opération de police déclenche une extrême tension à Mitrovica

[17-03-2008] Par Alexis Rosenzweig

KOSOVSKA MITROVICA (AFP) — Des policiers de l'ONU ont essuyé lundi des tirs et plus de cent personnes ont été blessées dans le nord du Kosovo, majoritairement serbe, après une opération de police contre des Serbes, faisant monter la tension un mois après l'indépendance du Kosovo. Face à une situation volatile et potentiellement périlleuse, la police de l'ONU s'est retirée du nord serbe de Mitrovica, la ville ethniquement divisée du nord du Kosovo et dont le sud est albanais. "La police se retire du nord de Mitrovica", a déclaré un responsable de la police de l'ONU sous couvert d'anonymat. La tension est montée après une opération de police dans la matinée de lundi pour déloger des Serbes qui, depuis vendredi dernier, occupaient deux tribunaux de l'ONU à Mitrovica, réclamant d'être placés sous l'autorité de l'Etat serbe. Quelque 33 membres des forces de l'ordre internationales et 80 Serbes ont été blessés lors de violences qui ont suivi cette opération au cours de laquelle 53 Serbes ont été interpellés. Selon Varsovie, 22 des 115 policiers polonais de la Mission de l'ONU (Minuk) au Kosovo ont été blessés à Mitrovica lundi dans des affrontements avec la population locale. Quelques heures après l'intervention de la police, une explosion a eu lieu devant l'un des deux tribunaux blessant onze membres des forces internationales: huit soldats de la force de l'OTAN au Kosovo, Kfor, et trois policiers de l'ONU. Après l'explosion, des coups de feu ont été tiré contre ces forces à Mitrovica, selon un photographe de l'AFP qui a rapporté avoir vu un blessé. Une correspondante de l'AFP a entendu des "rafales d'armes automatiques" sans pouvoir préciser si les policiers de l'ONU ou les soldats de la Force de l'Otan (Kfor) au Kosovo en avaient été la cible. Depuis l'indépendance du Kosovo, proclamée le 17 février, les Serbes, majoritaires dans le Nord, ont multiplié les actions, pour défier les autorités internationales et celles du nouvel Etat kosovar, faisant peser ainsi la menace d'une éventuelle sécession. Chaque jour, des centaines de personnes manifestent à Mitrovica contre l'indépendance devant le pont sur l'Ibar, la frontière entre le nord serbe de la ville et le sud albanais et un grand rassemblement devait y avoir lieu lundi de même qu'à Belgrade. Après l'indépendance, des Serbes en colère ont incendié des postes frontières entre la Serbie et le nord du Kosovo et des policiers serbes du service de police multiethnique (KPS) ont abandonné leur poste. Quelque 40.000 Serbes vivent dans le nord du Kosovo sur un total de 120.000 restés dans l'ancienne province serbe après le conflit de 1998-1999 entre les forces serbes et les séparatistes albanais du Kosovo. Le ministre serbe pour le Kosovo Slobodan Samardzic qui devait se rendre dans la journée à Mitrovica, a demandé la libération des 53 Serbes interpellés lundi. "Il faut maintenir l'ordre et la stabilité et coopérer, nous demandons (à l'ONU) de libérer ces personnes et de résoudre les problèmes (...) par des accords et des discussions", a-t-il dit à l'agence Tanjug. La police de l'ONU et la Kfor ont lancé leur opération vers 05H00 locales (04H00 GMT) rencontrant une forte résistance de la part de Serbes qui ont empêché un véhicule de police de l'ONU de quitter les lieux avec des personnes interpellées. "Les policiers ont fait irruption dans le bâtiment (...). Ils nous ont menotté, fouillé les lieux et nous ont embarqué dans un véhicule", a déclaré à l'AFP une des manifestants arrêtés, Dragoljub Drazevica. "A la sortie, notre véhicule a été intercepté par des Serbes qui l'ont saccagé et nous ont libéré. Nous étions cinq à l'intérieur du véhicule et nous nous sommes tous enfuis", a-t-il poursuivi. M. Drazevic a précisé que l'opération des forces internationales n'avait pas été accompagnée de violence.

Source: AFP.


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