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MOSCOU, 26 ET 27 NOVEMBRE 2018:

FORUM UNESCO

"SCIENCE, BIEN COMMUN DE L'HUMANITE"

10ème Forum International des ONG en partenariat officiel avec l'UNESCO,

la Fondation Russe pour la Paix et l'Académie des Sciences de Russie


- compte-rendu par Patrice SALZENSTEIN -



Ce dixième Forum s'est tenue à l'hôtel Ritz-Carton de Moscou, non loin de la Place Rouge. Il était organisé par le comité de liaison de l'UNESCO et consacrée à la thématique "Science, bien commun de l'humanité". Les langues utilisées étaient le russe, le français et l'anglais.


Ce Forum a réuni entre 300 et 600 scientifiques et membres d'organisations non gouvernementales venus de 51 pays du monde. L'événement a réuni plus de 20 séances plénières ou parallèles, des tables rondes et des groupes de travail regroupant des organisations non gouvernementales, des personnalités de la société civile et de la communauté scientifique, pour une réflexion commune sur le renforcement de la responsabilité sociale des sciences et des scientifiques, ainsi que leur impact sur la prise de décisions politiques. Une attention toute particulière a été accordée aux problèmes éthiques de la science, et les interaction de l'homme, de la nature et de les modifications environnementales liées aux activités humaines, aux réponses possibles aux défis mondiaux de la civilisation, ainsi que le développement de grands projets internationaux. Une séance plénière séparée a également été consacrée à la diplomatie scientifique. Lors de la séance de synthèse, les scientifiques et les chercheurs ont convenu que la diplomatie scientifique dans le monde d'aujourd'hui était le mécanisme le plus efficace pour soutenir les relations internationales. "La diplomatie scientifique prend de l'ampleur chaque année et on peut croire qu'elle devienne l'un des éléments clés de la pratique sociale mondiale d'aujourd'hui", - a souligné lors de la cérémonie de clôture du forum le chef du Comité international de la Douma russe, Leonid SLOUTSKY [source : RIA NOVOSTI]. Des personalités telles que le Ministre russe des affaires Étrangères, Sergueï LAVROV, le directeur général adjoint de l'UNESCO, Shin QU, le président de l'Académie des sciences de Russie Alexandre SERGEEV, l'historienne Hélène CARRERE D'ENCAUSSE, ou l'économiste français Jacques SAPIR.


Il n'est pas possible ici de rendre compte de toutes les sessions. Parmi les plus marquantes :


- Une session distincte a été consacrée aux relations russo-américaines au travers de la thématique "Science pour la paix : assurer la paix et la stabilité au XXIème siècle au travers de la quête d'une science basée sur le développement durable". Les principaux stocks d'armes nucléaires sont concentrés en Russie et aux États-Unis, et la sécurité mondiale et la stabilité politique dans le monde dépendent principalement de ces deux pays. L'objectif principal est d'éviter le conflit nucléaire. En ouvrant la session, le doyen de la faculté de politique mondiale de l'Université d’état de Moscou, l'académicien Andreï KOKOSHIN, a noté que "le problème de la stabilité politique est très préoccupant aujourd'hui" [Source : Rareearth.ru]. Et cela est dû principalement au fait que les accords bilatéraux entre les États-Unis et la Russie dans le domaine de la maîtrise des armements cessent de fonctionner avec la dénonciation de traités datant de 1987 sur les armes nucléaires de portée intermédiaire.


- Une autre session du thème Science et Paix a été consacrée à la thématique "Science et Art pour la Paix". Lors de cette session modérée par Patrick GALLAUD (Directeur adjoint du comité de liaison de l'UNESCO), on retiendra en particulier la présentation très riche de Stéphanie LE FOLLIC-HADIDA (représentante de l'académie internationale de la céramique auprès de l'UNESCO). Cette intervenante genevoise a montré comment l'argile tient une place importante dans des domaines aussi variés que l'habitat, l'art et la technologie. Elle a été suivie de celle de Shlomit BAUMAN (académie internationale de la céramique) qui a détaillé le projet "Argile pour la paix" impliquant plusieurs pays du moyen orient dont des ateliers israélo-palestiniens autour de la poterie. Natalia KHLEBTSEVICH (artiste et professeur à Moscou) a présenté un projet artistique impliquant la réalisation d'objets par impression 3D.


- On notera la richesse du niveau des interventions. A retenir, celle de Feodor VOITOLOVSKY (Directeur à l'Institut de l'économie mondiale et des relatons internationales de l'académie des sciences de Russie – IMEMO) qui a brillamment décrit l'état des échanges économiques entre les grandes puissances et notamment ce qui concerne la géostratégie militaire et les ventes d'armes. Je suis intervenu en russe dans cette session pour décrire l'engagement des forces françaises dans les divers conflits en cours et dénoncer l'augmentation sans précédent du budget des Armées ainsi que des crédits consacrés à la modernisation des armes nucléaires françaises.


Article à consulter :


P. Salzenstein, "Science Bien commun de l'Humanité," Planète Paix 639-640, 14 (2019).


Voici quelques photos :


Discours de Sergueï LAVROV (ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie) lors de la cérémonie d'ouverture (ci-dessus et ci-dessous).




Discours d'Hélène CARRERE D'ENCAUSSE (historienne, secrétaire perpétuelle de l'Académie Française, Professeur, Femme politique) lors de la plénière consacrée à "Diplomatie scientifique en tant que facteur de coopération internationale et de sécurité globale". A noter qu'elle a fait son discours en russe. Ci-dessous également.


En off, lors d'une discussion à laquelle j'ai eu plaisir à participer, cela a été intéressant d'écouter cette Grande Dame de 89 ans toujours aussi vive et qui apporte décidément une voix originale et essentielle dans les grands débats géostratégiques de notre époque. Elle a notamment évoqué les massacres des Héréros et des Namas perpétré sous les ordres de Lothar von Trotha dans le Sud-Ouest africain allemand dans l'actuelle Namibie à partir de 1904, qui sont considéré comme le premier génocide du XXe siècle. En effet, les forces armées allemandes ont mené un programme d'extermination inscrit au sein d'un processus de conquête d'un territoire par les troupes coloniales allemandes entre 1884 et 1913. Il entraîna la mort de 80 % des autochtones insurgés et de leurs familles (65000 Héréros et près de 20000 Namas). En cette année de centenaire de la fin de la Grande Guerre, Hélène CARRERE D'ENCAUSSE et Jacques SAPIR sont tombés d'accord sur fait que ces massacres sans pitié couverts par l'état major allemand ont certainement influencé la stratégie militaire allemande au début de la première guerre mondiale, et leur a donné un avantage en première partie du conflit.



Jacques SAPIR (économiste, école des hautes études en sciences sociales – EHESS) est intervenu lors de la session consacrée à "Science pour la paix".



Shlomit BAUMAN (à gauche) et Stéphanie LE FOLLIC-HADIDA (représentante de l'académie internationale de la céramique).








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